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2025-10 – Course Swimrun 20km | Swimrunman Côte Bleue

Préambule

En fin d’année dernière, Swimrunman annonçait cette nouvelle course, à La Côte Bleue, dans les Calanques de Marseille. Immédiatement, j’ai su que je voudrais la faire. Ça devient mon objectif de l’année (cela ne m’empêche pas de faire d’autres courses, bien évidemment) : distance « Classic », 19km et 500m de dénivelé positif.

Les mois passent, la date n’est toujours pas annoncée… je finis par me dire qu’ils ont trop de galères et que peut-être, elle n’aura pas lieu…
Je cherche une autre course pour clôturer la saison. C’est alors que je me dis que le Jura Swimrun serait une bon plan.
Alors que je nous inscris, un mois plus tard, la date est dévoilée. Teasing de folie sur leur compte Instagram. Je ne peux résister. Petit mot à la coach « ça le fait de faire le Jura et les Calanques à 3 semaines d’intervalles ? », elle me dit « go ! ».

C’était sans compter une grosse fatigue fin août qui me fait mettre en pause mon entraînement début septembre. La reprise avec le Jura est dure.
Je doute à mort pour cette course dans les Calanques. En plus, le parcours est changé quelques semaines avant, pour des questions organisationnelles. Ça fait terminer avec une belle grosse montée (ainsi qu’1.7km de plus)
J’ai toujours la tendinite au coude.

Je regarde le parcours de Sprint, 12km. Mais il ne me plaît pas. Il a la même descente et montée que le Classic et un petit bout dans un village et hop, on remonte par le même chemin que la descente.

Entre temps, l’énergie revient. Je me dis qu’au pire, je ferais en « Swimrando »… c’est sans compter 10 jours avant où l’organisation annonce une barrière horaire 😱

  • 1h11 après 6.2 km
  • 2h24 après 12.7km
  • 4h02 après 20.7km

Cela veut dire 9min/km (6.6km/h) sur les portions de course à pieds donc pas de la marche et 3min/100m en natation, là c’est tout à fait jouable, j’ai de la marge.

Dans tous les cas, tout est organisé donc j’y vais et on verra bien. Mon objectif : ne pas me faire rattraper par la barrière horaire 💪

Pour l’ensemble du week-end, un carnet de voyage a été créé, je passe donc directement à la course.

La course

8h50, dans le sas du départ. Comme à chaque course, je me demande ce que je fous là ! Vivement le départ que j’arrête de cogiter.

Run 1 – 4600m

9h, c’est parti. Ça part fort et vite de partout. Je sais que ça commence en légère montée donc je vais à mon rythme pour ne pas me cramer. Je n’ai pas mis le haut de ma combinaison car je sais qu’on a une longue portion de run. Il fait bon, mais on sent déjà la chaleur pointer.

Alors qu’on arrive sur la fin de la portion en bitume, une spectatrice dit à sa fille « et voilà, c’est fini », je comprends donc que je suis dernière 😨. Enfin, je m’en fiche, je suis dans le rythme que je dois avoir. 

Je me rends vite compte que j’ai un compagnon de route « le runner balais » 🧹😂.

Il me demande si j’ai perdu mon binôme, je lui dis que non, je fais en solo. Il ne savait pas qu’on pouvait faire en solo. Ça s’arrête là, je ne peux pas parler plus de toutes façons 😮‍💨.

Je vois une fille devant moi, pas très loin. Je suis dernière mais pas à la ramasse complet non plus.

Mon accompagnateur me dit de temps en temps de petits encouragements comme « on a fini la première montée », « vous y êtes presque ».

Sur le chemin, je croise Vincent qui a réussi à me capter juste à temps (il est en VTT pour me suivre).

Dans l’ensemble, je cours de manière régulière. Je marche quelques petites fois lorsque c’est vraiment raide mais je relance dès que je suis à nouveau sur un terrain plus propice. Quand ça descend, si c’est possible, je laisse dérouler. Mais souvent, ce sont des petits sentiers étroits et accidentés. 

On arrive au dessus du Viaduc des Eaux-Salées. C’est sublime ! Ça donne envie de faire une pause photo (non je me retiendrais, j’ai un téléphone avec moi mais c’est juste pour que Vincent puisse me suivre).

Peu après, un coureur du Sprint, qui est parti 15min après moi, me dépasse 😯. J’en aurais encore quelques-uns qui me dépasseront d’ici la première mise à l’eau (vu que mon seul objectif est la barrière horaire, ça ne me fait rien au moral).

On passe sous le viaduc (juste en dessous pas tout en bas) et on continue en direction de la mer. Je renfile ma combinaison, la ferme, je mets le bonnet, les lunettes, plaquettes, le pull-buoy.

Arrivée à l’eau, mon accompagnateur me dit « vous allez tous les rattraper dans l’eau maintenant » 😉. Je lui dis au revoir et je me mets à l’eau.

Swim 1 – 800m

C’est parti pour 800m. Il faut longer la côte puis on fera un virage pour revenir un peu en arrière pour sortir de l’eau.

Alors que je nage tranquillement, à l’aise, température parfaite, je reçois une décharge sur le front, à l’arcade sourcilière gauche. Je sursaute, hurle dans l’eau. Il me faut quelques instants pour comprendre que je me suis faite piquer par une méduse !!! 🪼

Je continue d’avancer, là je les vois, j’essaie de slalomer, c’est hyper compliqué, elles sont souvent en banc. 
Je me reprends au moins deux décharges : au cou et au mollet droit.

Sur la dernière partie, on arrive à un petit port, il n’y a presque plus de méduses 😏.
Je sors de l’eau, je retrouve Vincent qui me demande comment ça va. Je lui dis que je me suis fait piquer 4x (en écrivant ces lignes, je ne me souviens plus où est la 4e piqûre 😅). Il me dit « ça pourrait être pire, t’aurais pu te faire piquer par 10 méduses ». Hum… comment dire ? 🤔

Run 2 – 700m

Petite portion, on sort du petit port, on remonte un peu et on redescend. J’ai à peine le temps d’avaler un gel que je suis à l’eau.

Swim 2 – 100m

Là, on rejoint le port d’Ensues. C’est enclavé, il n’y a presque pas de méduses.

Barrière horaire no 1 : 1h08, je suis dans les temps ✌️

Run 3 – 5600m

J’attaque la plus grosse portion de run.

Les bénévoles nous indique très bien quelle petite rue prendre. Très vite, on retrouve un sentier trail… et un bouchon… 
Là je constate avec tous ceux qui arrivent après moi qu’en natation, j’ai remonté beaucoup de coureurs… qui manifestement ne savent pas nager 🤗
Dans la file, on discute… des méduses ! Pas grand monde y a échappé. À l’arrêt, certains ont froid, on est à l’ombre. Moi, je suis juste bien. J’ai juste ouvert ma combi mais pas baissée.
On finit par comprendre l’origine du bouchon : il y a de grosses pierres à escalader. C’est donc l’un après l’autre. Chacun s’entraide, c’est vraiment top !
Allez, bouchon terminé, je cours un peu… nouveau bouchon 😅
Cette fois, il y a une corde pour aider à escalader.

On espère surtout que les organisateurs vont repousser la barrière horaire (impossible autrement 1/3 des coureurs ne pourront pas aller au bout, ça ferait beaucoup quand même !).

Après ça, c’est fini les bouchons. Je trouve une flasque par terre. Je suis presque sûre de savoir qui sont leurs propriétaires mais ils sont déjà loin… je leur rendrais si un nouveau bouchon se présente 😅.

Je me fais dépasser petit à petit… au bout d’un moment, je me demande si je suis dernière. Mais j’ai quand même de temps en temps des gens qui me rattrapent encore.

Grâce au parcours GPS sur ma montre, je connais les dénivelés. J’ai deux gros pics puis c’est plus vallonné. Une fois les deux gros pics passés, je me dis que le plus dur est fait, il me reste 2km avant la prochaine mise à l’eau. C’est sans compter que là, je vais : descendre un peu, remonter 5-6 marches, et ainsi de suite une dizaine de fois !!!

Dans tous les cas, presque impossible de courir : en montée, trop dur, la descente, trop technique.

Je ne regarde même pas le temps que je fais. Je me dis que soit la barrière horaire a été annulée / repoussée, soit tempis mais je ne peux pas faire mieux.

A partir d’un moment, je croise beaucoup de randonneurs. Quand je lève les yeux, je me dis que la Côte Bleue ne ment pas avec son titre ! 🤩
Swimrunman dit disait sur son site « un parcours casse-pattes » ne ment pas non plus 🙄

Swim 3 – 900m

L’entrée dans l’eau se fait par une grotte ! C’est à la fois super beau mais aussi un peu flippant. On longe la paroi qui est un peu en dents de scie. Un pied après l’autre. J’ai de la chance, j’ai rattrapé un binôme qui m’avait dépassé, je ne suis pas seule là-dedans (et il y a des bénévoles et secouristes à l’entrée de la grotte).

Puis on s’enfonce dans l’eau noire, pas pour longtemps car la sortie n’est pas loin.

Une fois sortie de la grotte commence le calvaire ! Des méduses, des tonnes de méduses. Je me redresse plusieurs fois, le binôme derrière moi ne me rattrape pas, ils sont autant en galère que moi. J’essaie de contourner les bancs mais impossible, je suis encerclée. Je me fais piquer, piquer et encore piquer. C’est l’enfer ! Je hurle dans l’eau. Je m’aide des plaquettes pour pousser les méduses (mais va faire de la brasse quand tu as un pull-buoy entre les cuisses !).

C’est la plus longue natation, je n’en vois pas le bout (littéralement car il faut à nouveau contourner une partie pour voir la sortie).

J’arrive enfin à la digue de sortie. Je crapahute sur les rochers. Un bénévole arrive en paddle et dit « il y avait une échelle de l’autre côté »… hum… passons…

Je suis au bord des larmes, je n’en peux plus. Une dame arrive vers moi et me demande si ça va, là je lâche un non emprunt de larmes. Je lui montre mes piqûres. Elle a un flacon d’huiles essentielles de lavande aspic dans la main, elle m’en met partout. Trop gentille de venir à la rescousse des participants.

Run 4 – 400m > 800m

Le ravito est juste après la sortie d’eau. Je m’arrête. Pas par besoin car j’ai tout ce qu’il faut avec moi mais il faut que je me remette de mes émotions.

Un peu de chocolat (bien que j’adore ça, je n’en prend jamais sur les ravitos, ça ne m’attire pas du tout dans cette situation), un quartier d’orange (ce que je préfère sur les ravito), un peu d’eau clair pour varier de mes flasques avec les sels minéraux.

Le baliseur, qui n’est autre que mon runner balais, est là et annonce que la barrière horaire est levée. Au moins, les organisateurs se sont rendus compte que ce n’était pas jouable. J’en suis à 3h10 donc autant dire que ça aurait été mort pour moi sinon…

Je repars mais sans entrain.

La portion n’est pas longue, je monte d’un côté et redescends de l’autre et c’est la mise à l’eau… mais là je bloque. Je revois encore et encore les méduses m’encercler sur la précédente natation. Alors je me dis que je lâche l’affaire. C’est dur de prendre cette décision mais la souffrance ne vaut pas le coup. Il y a encore 3x 500m à faire. Les bénévoles ont dit qu’a priori, il y avait moins de méduses dans celle-ci car l’eau est plus froide mais déjà, 1. Ce n’est pas sûr, 2. Il en reste encore 2 après !

J’appelle Vincent (le téléphone qui n’avait que pour but de me suivre est finalement très utile) pour lui dire que j’abandonne (= DNF = Did not finish).

Au début, je me dis que je longe la côte… sauf que je tombe sur une plage naturiste 🫣. Alors je fais demi-tour (si encore j’avais été certaine que ça m’amenait à un endroit où je pouvais retrouver d’autres bénévoles pour annoncer mon abandon mais je risque de devoir revenir sur mes pas et donc de passer deux fois sur cette plage), je retourne donc au stand ravito. Le baliseur est toujours là et je lui annonce mon abandon, après 13.6km et 3h35 d’effort. Vu que j’étais dans les dernières (et qu’avec toute mon hésitation (il se passe 35min entre la sortie d’eau et l’annonce de l’abandon), tout le monde est passé), les bénévoles proposent de me ramener.

J’attends donc un peu, les aide à ranger, c’est toujours moins que les montées que je devrais me faire à pieds.
Le baliseur part débaliser la suite du parcours. Il dit qu’il va passer par la plage. Je l’informe de la plage naturiste, il dit « oui je sais, ça fait 3 fois que j’y passe » 😅

Une heure plus tard, on se met en route. 15min plus tard, me voilà au village de course.

Fun fact : quand j’arrive, je ne passe pas l’arche évidemment, je contourne et vais rendre ma puce et mon dossard. D’ici que je pose ça, un bénévole qui donne les médailles m’en tend une. Je dis que je l’en remercie mais que je n’ai pas terminé, que j’ai dû abandonner. Il me dit qu’il n’y a pas d’abandon et me donne la médaille 🥹. 

Ceux qui me connaissent savent combien j’aime avoir une médaille en fin de course et combien je suis frustrée quand il n’y en a pas. 

Conclusion

Ainsi, j’aurais une médaille comme si j’avais fait le sprint ☺️. Un goût doux-amer mais qui me rappellera :

  • que je n’ai pas abandonné car j’étais à bout de force, mais par des circonstances qui vont au delà de ma condition physique
  • que la barrière horaire aurait pu passer sans le bouchon et sans les méduses (j’ai nagé hyper lentement du coup).

Je suis bien évidemment déçue de ne pas avoir terminé la course (même si je sais que j’en aurais grave ch*** (hors méduses) car je n’en étais qu’à la moitié et que je devais tout remonter). Mais j’ai su me raisonner aussi, ne pas finir pour finir et potentiellement finir dégoûtée et arrêter la discipline.

Il me faudra un moment pour me remettre de ce traumatisme, pas sûre que je prenne le départ la prochaine fois que j’apprendrais qu’il y a des méduses (sauf si je suis encagoulée avec une combinaison intégrale 🥷… mais pas sûre que ça le fasse en course à pieds 🫠). Mais je reprendrais des départs de course, même si je continuerais à me demander ce que je fous dans ce sas de départ 🤭.

En tous cas, bien que nous sachions que sans bénévoles, il n’y aurait pas de course, cette fois ils ont pris encore une autre dimension à mes yeux.
Ils étaient réconfortants, en plus d’être encourageant. Particulièrement ces deux dames à la sortie du swim 3. Mille mercis à elles 🙏 

Saby a su, au fil des semaines, me préparer mais aussi me rassurer, afin d’arriver dans les meilleures conditions possibles à cette course. C’est un soutien inestimable d’avoir un coach qui s’adapte au fur et à mesure du temps, selon les disponibilités, l’énergie, la motivation. Merci Saby ! ❤️

Place à 4 belles semaines « hors saison » = pas de planning, pas d’entraînement habituels. Je reste active mais différemment, moins intensément, afin de reprendre en bonne forme mi-novembre pour les défis 2026 (la wishlist est presque finalisée 😇).

Les blessures de guerre…

Les coupables…

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